mercredi 29 octobre 2008

" La Comédie Urbaine"
Jacques Villeglé
Centre Pompidou, jusqu'au 5 Janvier 2009








Bien que je connaisse l'œuvre de Villeglé, celle-ci m'intéressant, j'ai redécouvert et découvert de nouvelles facettes de son œuvre.

Après avoir passé la salle introduction, je pénètre dans cette entre salle, La lettre lacérée, où je découvre de grands formats saccadés, emplis de reliefs, de rythmes, de matières... Ce travail m'intéresse plastiquement.
Passant à l'espace suivant, je me trouve face à La Moto du 17 Juillet 1965, c'est une toile qui me surprend par sa"profondeur"; je la trouve immensément poétique, elle semble ouvrir une nouvelle dimension. L'œuvre de Villéglé m'apparait d'autant plus intéressante qu'elle est évolutive. Dans la salle Couleur Déchirée, nous sommes face à des toiles de couleurs surprenantes.
Tel une peinture traditionnelle, on y retrouve un travail de la profondeur, portant sur la conception même de la couleur. En effet, sans aucune figures particulières, elles laissent place à des formes de couleurs sous-jacentes à d'autres (tel le travail de la couleur par couche que l'on retrouve dans certaine peintures)...
En outre, un autre "ingrédient" de la démarche plastique est à noter celui de "l'éphémerité" au premier abord, s'installant dans le temps. ( je ne suis pas sur de me faire comprendre, enfin bon...)
Une dimension tout aussi forte ne peut être évitée dans cette exposition, il s'agit de l'engagement politique de Villéglé. Autours de 1969, il recrée un alphabet issu de caractères qu'il récolte au détours d'un mur dans la ville.Un vrai recherche s'installe puisque son alphabet ne sera en gestation jusqu'à la fin des années 1970. Villeglé parlera d'importance de la structure dans l'écriture, en référence à Pablo Picasso. Jusqu'à aujourd'hui, il l'emploi dans une logique d'appropriation (tout comme il le faisait auparavant dans ces premier travaux) et peut-être même de dénonciation. C'est ainsi que dans la branche Politique , on retrouve la France comme préoccupation première dans son œuvre. A ce propos, il dira en parlant de l'affiche politique, qu'elle rend bavard les murs.
Je me souviens d'une affiche où l'on retrouvait des femmes dans différentes postures (non pas physique mais "morale").

On pouvait y lire" je suis un produit de consommation"(bulle au dessus de la femme).
L'image suivante: "tu es un produit de consommation" (bulle au dessus de l'homme embrassant la femme)
La dernière: "nous sommes des produits de consommations" (meneuses de revue). Villeglé pose ainsi la question du statut de la femme.

Son engagement socio-politique continu avec le film
Le Mythe dans la Ville, en collaboration avec Dubuffet. Il "portraite" la ville de Paris avec un regard critique aiguisé. C'est un film avec un très grand intérêt plastique. De plus, une bande sonore saisissante, relatant les évènements de mai 1968 et des poèmes, vient nourrir cette plasticité. Il s'agit de la saisie d'une époque mais aussi du cri des pavés (c.à.d de la rue).
L'exposition se termine par le travail actuel de Villeglé, soit "la factory à roulette" comme le critique Domino la caractérisée soit l'Atelier d'Aquitaine. Il s'agit, là, d'un travail en équipe qu'effectue Villeglé, en se décentralisant de Paris, où il ne trouve plus matière. Il va se tourner vers différentes régions de France, mais aussi vers Barcelone, ou encore Buenos Aires, où il va s'attarder sur la musique amplifiées, un phénomène qui semble l'intéresser.
En somme, c'est un travail qui mérite d'être connu de chacun, donc je vous le conseil!



Sich'

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