dimanche 1 mars 2009

Jesper Just, un rendez-vous...



Jesper Just est un artiste Danois qui réalise des courts métrages. Il est représenté par les galeries Perrotin (Paris), Christina Wilson (Copenhague) et Perry Rubenstein (New York).

 

Il y a deja quelque mois que je connais le travail de Jesper Just, je l'ai découvert sur internet grâce à son chef opérateur Kasper Tuxen, qui est aussi celui du réalisateur de publicités et de clips Martin De Thurah. 


Ce qui m'intéressait dans un premier temps était  le travail de la lumière et le soin apporté à l'image.  Il est très difficile de trouver sur internet des vidéos de Jesper Just, donc je me suis contentée pendant un temps des stills qu'il y avait sur son site internet (www.jesperjust.com) et finalement j'ai découvert que le Centre Pompidou allait faire une projection d'une sélection de ses courts métrages le 26 février 2009 à 20h.


J'y suis allée. La soirée était en deux parties, d'une part les films et ensuite une discution avec Jesper Just. 

Je vais me concentrer sur le premier film  qui est passé: A VOYAGE IN DWELLING, le premier plan est celui d'une femme qui marche dans la foret (qui par ailleurs, m'a frappé par sa ressemblance avec une scène dans un des films de Tarkovski), on découvre progressivement une maison, une étendue d'eau et finalement on se rend compte qu'elle se trouve sur une île. Les plans sont lents, la caméra est toujours en mouvement, ensuite la femme que nous suivions se retrouve dans un bateau, des couloirs se succèdent, un sentiment étrange se dégage de ces scènes, le montage précis nous fait glisser d'un univers à un autre. Nous retrouvons le personnage rampant dans des escaliers. J'ai du mal à me souvenir de la fin, mais cette impression  d' "espace mental" m'a marqué. 

Nous ne savons pas ou ont été tourné ces scènes, le fait que ce soit des lieux indéfinis est très important pour donner cette idée d'espace mental auquel est attaché l'artiste, il crée véritablement UN lieu avec le montage, les glissements incessants d'un personnage perdu d'un espace à un autre dans cet espace mental plus général. 



"Pour moi, le travail est comme un puzzle, avec toutes ces petites idées que j'essaie de mettre ensemble, des idées visuelles, de narration, de musique... Quand je commence, je ne sais jamais où cela va aller, et c'est ce qui est amusant, de soudainement se retrouver avec quelque chose dont on ne savait pas qu'on avait en soi" Jesper Just


La musique a un rôle très important dans ses films, notamment dans A VICIOUS UNDERTOW, SOMETHING TO LOVE et THE LONELY VILLA, il n'y a jamais de dialogues et c'est la musique qui crée la communication entre les personnages. 

Par exemple, dans A VICIOUS UNDERTOW, les personnages sifflent, on comprend qu'elles se séduisent, se répondent grâce au sifflements. 

Ce rapport à la musique fait évidemment penser aux comédies musicales, mais Jesper Just  joue habilement avec les clichés en leur apportant une sensibilité avec des plans serrés à la frontière de l'abstraction et des ruptures de rythmes. 


Le travail de Jesper Just est présent dans de nombreuses collections et en France au FRAC de Champagne-Ardenne. 

Cl.


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