mercredi 11 mars 2009

Objectivités, la photographie à Düsseldorf



Il y a peu je suis allée voir l'exposition intitulé Objectivités, la photographie à Düsseldorf, au musée d'art moderne. Objectivités proposait un panorama de la photographie des années 1960 à nos jours, réunissant des professeurs et des élèves de la fameuse Kunstakademie ainsi que des artistes y ayant élu domicile. On pouvait y voir des photographies de Brend et Hilla Becher, Candida Höfer, Andreas Gursky, Thomas Ruff, Thomas Struth, Hans-Peter Feldmann, Ursula Schulz-Dornburg, Beat streuli et bien d'autres. J'ai beaucoup aimé cette exposition. J'avais déjà une affinité avec les images de Brend et Hilla Becher, notament avec leur série de chateau d'eau. Cette exposition m'a fait connaitre les images d'autre photographes se revendiquent de la même filiation.


J'ai été particulièrement sensible au travail de Ursula Schulz-Dornburg sur les abris bus. Cet arrêts de bus témoignent de l'évolution de l'architecture de leur époque. Ils ont également une dimension vétuste et abandonné. En effet la plupart sont dans des endroits déserts et au milieu de nul part. On se demande ce qu'ils font là. On se demande même si les bus y prennent encore des voyageurs. Ce qui m'a touché c'est le fait qu'il n'y ai personne ou presque, qu'on ait le sentiment que tout ca soit abandonné et qu'ils se fondent dans le paysage tel un arbre dans une plaine. Ils donnent le sentiment d'avoir toujours étaient là et d'avoir naturellement acquis le droit d'y être.
J'ai aussi aimé l'image de la bibliothèque de Hans-Peter Feldmann et la double lecture qu'elle propose. La vue générale propose un aspect très graphique mais quand on y prête plus attention on peut découvrir toutes sorte de détails qui compose l'image. Cette dernière lecture a un aspect très enfantin qui me rappelle les livres Où est Charlie?.
Enfin, j'ai beaucoup apprécié le travail de Andreas Gursky et surtout son image représentent un groupe de personnes photographiant les vitraux d'une église. Cette image est le fruit d'un montage : les personnages sont disproportionné, ils sont plus petit qu'ils ne devraient et la lumière qui les éclaire est différente que la lumière dans l'église. Cela donne une dimension grandiose à l'église.

Par contre, je n'ai pas aimé la projection d'image de Lothar Baumgarten. J'ai trouvé ca mou, lent et contrairement à ce que dit la plaquette pas séduisent du tout. Pas de grand frisson, quoi ! Et je n'ai pas saisie le but de ce travail.
Enfin, le travail de Beat Streuli n'a pas non plus déchainé en moi de grandes émotions. Photographier des gents au téléobjectif et à leur insu, je trouve ca simple et sans prise de risque. En laissant le hasard déterminer ses prise de vue, ne contredit il pas ce pourquoi les photographes se sont démenés à la fin du 19ème siècle c'est à dire la photographie en tant qu'art et non en tant que simple système mécanique de reproduction ? En laissant l'appareil photo faire une photographie "tout seul", il annihilit le pouvoir qu'a le photographe de faire de la photographie un art. De plus photographier des personnes à leur insu c'est du réchauffé, Walker Evans l'a déjà fait. On s'attend alors a voir apparaitre une intention artistique dans l'utilisation des images, mais j'avoue que j'ai été bien déçu de constater que le résultat n'était pas à la hauteur de mes attentes.


Pour terminer je dirais que cette exposition était très riche et complète. Elle m'a fait très bonne impression tant sur le contenu que sur la forme. Pour ceux qui n'ont eu la chance d'aller la voir je leur conseille d'acheter ou de consulter le catalogue d'exposition. C'est un ouvrage très bien réalisé qui allie parfaitement l'image et le texte. Il coute environ 50 euros mais c'est 300 pages de bonheur.



Lu.

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